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Documents annexes, les seigneurs du Parc d'Ourville.
Sommaire.
Aveu de Collibeaux de Criquebeuf, 23 novembre 1403.
Notice biographique sur Collibeaux de Criquebeuf.
Aveu de Jacques de Thieuville, 11 février 1613.
Partage de la succession de Jacques-Alexandre de Pierreppont, 3 octobre 1699.
Bail du Parc d’Ourville, 13 août 1703.
Bail du Parc d’Ourville, 11 octobre 1710.
Biens appartenant aux héritiers de Robert, marquis de Pierrepont, tenus de l’abbaye de Lessay.
Acte de vente du Parc d’Ourville, 25 octobre 1798.
Le tombeau d’Anne-Eustache-Charlotte-Rose d’Osmond-Médavy à Golleville.
Aveu de Collibeaux de Criquebeuf, 23 novembre 1403.
Archives Nationales (Paris), cote P /289/4. Ce document, en très mauvais état, est en partie illisible. Les points de suspension indiquent les parties de texte qui n’ont pu être lues.
« A tous ceuls qui ces lettres verront, Guillaume, seigneur de Tresmouville, chevalier, conseiller chambellan du roy, messire et garde de la prévosté de Paris, salut.
« Savoir faisons que par devant nous vus en jugement Colibeaux de Cricquebeuf, escuier, seigneur du Parc… lequel advoua et advoue par ces présentes a tenu à une seule foy et hommage du roy mondit seigneur ce que cy aprés s’ensuit.
« C’est assavoir un quart de fief de haubert tenu franchement et noblement à court et usaige nommé le fief du Parc (Part ?) situé et assis au bailliage de Costentin en la viconté de Valongnes en la chastellenie du plessys ès mettes de la sergenterye de Beaumont, dont le chief est assis en la paroisse de Saint Lô de Ourville et s’estend tant en icelle paroisse comme ès paroisse de Goué, de Port Bail, de Saint George en la Rivière, de Saint Martin du Mesnil, de Saint Pierre d’Alonne, de Sainte Susanne en Bautois et ès mettes d’environ.
« Et en sont les revenues teles c’est assavoir le manoir et mote, la place du coulombier et la place d’un moulin à eaue nommé le moulin de Rouynel sis en la paroisse d’Ourville, lequel moulin est à présent en ruine et de nulle valeur, et contient le … dudit manoir tant en (prairies ?) que en terres labourables quarant acres de terre ou environ. Item en prés, en maresqs… douze acres ou environ. Item trois places (de moulins)… après le moulin de Castellet qui meule à présent en le ressort du moulin à eaue… et les deux autres appellé le moulin des Faulx et le moulin de la Mote, lesquels sont à présent en ruine et de nulle valeur.
« Et doivent les hommes dudit fief du Parc et partie des hommes du… dit, qui est à présent monseigneur Guillebert de Combray, chevalier, certains services audit moulin à eaue, c’est assavoir curer les bieux et relever chaussée et escluses et tanchier et trouver le glui et faire couvrir la moison dudit moulin du roy… cessent et doivent à quarrier le bois et les meules qui viennent audit manoir et en doivent… friches, terres et motes et autres plusieurs services.
« Item Jehan Flesques, escuier, en tient par foy et hommage un fief en vavassorie le fief de Lanquentot tenu franchement et noblement et court et usaige en basse justice et en siet le manoir en la paroisse de Port Bail et … ou environ ès paroisses de Saint georges en la Rivière et de Saint Martin du Mesnil et [doit ledit] escuier… trente sols tournois au jour de Saint Hilayre chacun an de rente au matin rendus à porte en l’ostel dudit escuier du Parc sous peine de dix huit sols d’amende.
« Et si en doit reliefs, traizièmes, aides coustumières audit escuier selon la coustume de Normandie quant le cas s’y offre. Et contient… manoir… et les domaines vint huit acres de terre ou environ, Et les deux places de moulin à eaue et la … hommes en, tiennent … en … huit acres de terres ou environ. Item Thomas de Campion, escuier, en tient une… en tènement nommé le fief de Fauchoy franchement et noblement et court et usaige, et s’estend ès paroisses de …, de Port-Bail, de Saint Georges en la Rivière, et en doit audit escuier foy et hommage, reliefs, traizièmes et aides coustumières quant le cas s’offre.
« Item dix sept vavassories qui doivent vint boisseaulx de froment ou environ par chacun an au terme Saint Michiel à la mesure de [Barneville]. Item doivent en … six… ou environ … à Saint Ylaire au moins uns esperons dorés et deux paires d’esperons de fer et de cuir et une livre de froment audit terme de Saint Michiel. Item trente gélines au terme de Noël et six chappons ou environ. Item quatre vint boisseaulx de froment à la mesure de Barneville audit terme Saint Michiel. Item audit fief est et appartent le quart des pasturages et des landes de … dont chacun… de un boissel d’avoine à la mesure dudit lieu de Barneville. Item pour les autres osuches mettes appartenant audit moulin de Rouynel. Sur les hommes du seigneur dudit fief, dudit le Prevost dudit escuier… sur les fiefs dudit… le manoir et la closture dudit escuier. Item audit escuier appartient à cause de son dit fief du Parc la moitié du varesq qui vient et… la fosse du Nez et… généralement tous les hommes et tenements doivent audit escuier servier de prevosté, reliefs, treizièmes et aides coustumières à la coustume de Normandie quant le cas s’offre.
« Et si doivent apporter toutes les… d’icelles… du Parc chacun an… tournois dessus diz. Et si doivent les vavassories curer la rivière, la grange tant comme les préz et les maresq dudit escuier s’estendent. Et en … ledit escuier devoit foy et hommage liges au roy, nostredit seigneur et dix journées de service d’ost du… en temps de guerre au chastel du Plesseys et un quartier d’avoine de bernage à la mesure de Barneville par chacun an de rente qui se paie par la main des hommes dudit escuier en la chastellenie du plesseys et… se…
« Item quatre deniers tournois de rente par chacun an pour les esperons paiez au terme de Pasques au comptoir du roy messire à Valongnes. Item lesdits Jehan Flesques et Thomas de Campiont escuiers doivent audit escuier leur pourpart du service d’ost dessus dit à cause des tenemens dessus declarez.
« Et se, plus y adoua et adoue ledit escuier à tenu à une seule foy et hommages liges du roy monditseigneur.
« En tesmoing de ce, nous avons mis le scel de la prévosté de paris à ce présent adveu qui fu passé et accordé double par ledit escuier l’an de grâce mil quatre cent et trois le samedi XXIIIe jour de novembre. »
Notice biographique sur Collibeaux de Criquebeuf.
Fils de Collard d’Estouteville, chevalier, seigneur de Criquebeuf, et d’Alix d’Argences, dame de La Serre, fille de Robert, seigneur d’Argences, et de Jeanne de La Serre, il fait parie de la branche de Criquebeuf de la maison d’Estouteville.
Il épouse Jeanne de Missy, dame de Brucourt, d’Anneville, du Parc, fille de Colin de Missy et de Guillemette Suhard.
Seigneur du Parc d’Ourville par son mariage, il rend aveu pour ce fief le 24 novembre 1403.
Il aura deux enfants : Simon, mort sans postérité, et Perrette qui épousera Richard de La Rivière, faisant ainsi passer le fief du Parc d’Ourville dans la famille de La Rivière.
Quelques années avant de devenir seigneur du Parc, il était, avec son frère Jehan, en froid (c’est le moins qu’on puisse dire) avec un nommé Charles d’Autré sans que l’on connaisse les motifs de la querelle :
« Le 13 janvier 1400, rémission est accordée par le roi [Charles VII] à Colibeaux et Jehan dits Criquebeuf, escuyers, frères puisnés de Guillaume de Criquebeuf, escuyer, pour avoir pris et emmené à cheval en diverses parties du royaume, contre sa volonté, sans lui faire autre violence ne male façon, Charles d’Autré, avec qui ils estoient mal ».
Les hostilités ayant repris avec l’Angleterre (Henri V débarque à Chef-de-Caux dans la nuit du 13 au 14 août 1415 et entreprend le siège de Harfleur qui tombe le 14 septembre ) Collibeaux de Criquebeuf est au service du roi de France.
Le 8 octobre 1415, il est à Rouen avec son fils Simon où il passe une montre (revue) de 18 hommes d’armes dont 6 écuyers (J. Le Hérichier, S. d’Ausseys, Ph. Travers, J. de La Mare, G. Muldrac et J. du Val).
Quelques jours après, il donne quittance des gages des hommes de sa compagnie.
Après la victoire d’Azincourt, Henri V se rembarque à Calais. Le 1ier Août 1417, Henri V débarque à Touques et entreprend la reconquête systématique de la Normandie. Le Cotentin sera conquis au cours des premiers mois de 1418, mais le roi d’Angleterre se heurte à la résistance du Mont-Saint-Michel.
On ne sait rien de la participation de Collibeaux de Criquebeuf à cette guerre si ce n’est qu’il rejoint le Mont-Saint-Michel en 1417 :
« Ils sont 119 gentilshommes qui, après avoir défendu chacun leur château ou quelque place, rejoignirent d’Estouteville (1). Et sur la litre (2) peinte en l’honneur de ces ouvriers de la première heure se voyaient avec les armes pleines du chef de la maison (3), trois autres écus d’Estouteville, deux avec la quintefeuille pour différent et, l’autre brisé d’une barre sur le tout. Ce sont Collibeaux, seigneur de Criquebeuf, et Jean son frère, et Robert bastard d’Auzebosc (4) » (5).
Collibeaux de Criquebeuf paya de la confiscation de ses biens sa fidélité au roi de France :
Henri V d’Angleterre décréta « la confiscation universelle et ne restituant leurs biens, sous forme de don, qu’à ceux des spoliés – gens d’église, nobles, bourgeois, marchands – qui lui prêtaient serment lige qui les constituaient en réalité sujets anglais » (6).
Henri V déposséda Collibeaux de Criquebeuf, rebelle, de son fief du Parc pour le donner à Jean d’Argouges (7).
Un aveu rendu à Henri VI d’Angleterre par Roger de Camprond, le 17 décembre 1423, en donne la confirmation (8) :
« Item, ledit escuyer advoue tenir le fief du Saussey en Saint-georges-de-la-Rivière… naguères tenu par foy et par hommage de Colibeaux de Criquebeuf, escuyer, qui teznoit et occupet la terre et seigneurie de Parez (9), lequel est à présent hors de l’obeissance du roy nostre dit seigneur »
selon certains auteurs (10), le fils de Collibeaux, Simon, seigneur de Criquebeuf, Chamelles, Missy, du han, Anneville et du Parc, perdit ses biens qui furent donnés par Henry, roi d’Angleterre, à Colart de la Porte en 1421.
Ceci est en contradiction, en ce qui concerne le Parc, avec les documents originaux que nous avons cités (notes 7 et 8) et, quoi qu’il en soit, c’est bien à Jehan d’Argouges qu’Henri V d’Angleterre donna le Parc confisqué sur Collibeaux de Criquebeuf.
Si l’on en croit Albert Descoqs, une information fut faite en 1419, par le lieutenant général du Vicomte de Caen sur « la valeur des héritages de Perrette de Criquebeuf, fille et héritière de Jeanne de Missy en son vivant femme de Nicolas de Criquebeuf » (12). Il s’agit de Collibeaux de Criquebeuf qui, comme le précise Albert Descrocs est dénommé parfois Nicolas : « Nicolas de Criquebeuf, que les titres dénomment soit Criquy, soit plus justement Collibeaux ».
(1) Sources :
- Vicomte Oscar de Poli, les défenseurs du Mont-Saint-Michel (1417-1450), Paris, Conseil héraldique de France, 1895.
- Albert Descoqs, les 11ç chevaliers du Mont-Saint-Michel, leur histoire, leurs exploits, 1418-1450, G. Letellier, Mortain, 1934.
- Gabriel de la Morandière, histoire de la Maison d’Estouteville en Normandie, Delagrave, Paris, 1903.
- Père Anselme, Histoire de la Maison royale de France, t. VIII, 1733.
- La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, t. VII.
(2) Louis d’Estouteville, fils de jean, seigneur d’Estouteville et de Valmont, frère du Cardinal Guillaume d’Estouteville. Epouse Jeanne Paynel en 1415. Défenseur de Harfleur (1417) et du Mont-Saint-Michel (1424-1425) dont il fut nommé gouverneur par lettre patentes du 2 septembre 1425. Grand bouteiller de France (1435), grand sénéchal de Normandie et gouverneur de Rouen, lieutenant-général gouverneur de Normandie. Louis d’Estouteville, seigneur d’Estouteville, Hambye, Bricquebec, Moyon, Chanteloup, Gacé et Apillé mourut le 21 août 1464 et fut inhumé, aux côtés de Jeanne Paynel, dans l’abbatiale de Hambye.
(3) La litre des chevaliers peinte sur le mur de l’abbatiale du Mont-Saint-Michel vis-à-vis de l’autel Saint-Sauveur (aujourd’hui disparue).
(4) Louis d’Estouteville, chef de la branche aînée de sa maison : « Burelé d’argent et de gueules de dix pièces au lion de sable brochant sur le tout, armé, lampassé et couronné d’or ».
(5) Guillaume Bellet, dit bâtard d’Auzebosq, fils de Collard d’Estouteville de la branche des seigneurs d’Auzebosq, cité en 1419 et 1421 au Mont-Saint-Michel. Armes : d’Estouteville avec la barre de bâtardise brochant sur le tout.
(6) Il faut ajouter le nom de Colinet de Criquebeuf, mort en 1426 à la défense du Mont-Saint-Michel, fils de Jehan de Criquebeuf et neveu de Collibeaux.
(7) Gabriel de la Morandière, op.cit., p . 263.
(8) Vicomte Oscar de Poli, op. cit.
(9) Archives départementales de la Manche, H6538 (document détruit en 1944, inventaire sommaire imprimé).
(10)Archives nationales à Paris, P304 n°173, cité par le vicomte Oscar de Poli, op.cit.
(11) « Parez » est une mauvaise lecture, il s’agit bien évidemment du Parc
(12)La Chesnaye-Desbois, Père Anselme, Gabriel de La Morandière, op. cit., et de Caumont. Statistique Monumentale du Calvados, t.1, p. 203.
(13)Op.cit.
Aveu du fief du Parc par Jacques de Thieuville, 11 février 1613.
L’aveu constituait en la description des biens, distinguant le domaine non fieffé (ou domaine réservé), exploité directement par le seigneur ou son fermier, comprenant le manoir seigneurial et les terres environnantes, du domaine fieffé aux paysans que ceux-ci exploitaient en échange de redevances.
Le fief du Parc était tenu du roi, par Jacques de Thieuville, écuyer, sous la châtellenie et vicomté de Valognes pour un quart de fief de haubert (un quart de fief de chevalier).
Le domaine non fieffé (domaine réservé exploité par les gens du seigneur ou par son fermier) comprenait :
- Le Manoir sis à Saint-Lô d’Ourville, avec douve, motte, moulin à eau, colombier adjacent au Manoir (1), chapelle. Les vassaux du seigneur étaient tenus de réparer la motte (2), curer les douves, bieux et rivières passant par la prairie du seigneur.
- 80 acres de terre en prairie. (3)
- Un moulin à vent nommé « Cattelet », moulant, deux autres moulins en ruine, l’un appelé la « Motte du Dicq » et l’autre la « Croix des Faux », plus le moulin seigneurial nommé « Rouïnel » sis à Ourville que les hommes du seigneur étaient tenus de réparer avec les hommes de la seigneurie du Dicq (4), curer les bieux, entretenir la chaussée et écluse étanche, couvrir la maison dudit moulin, charrier le bois et les meules. Ce moulin était alors possédé par les héritiers de Pierre Vivien, en son vivant sieur du Dicq.
Trois fiefs nobles dépendaient du fief du Parc :
- Le fief du Saussey sis à Saint-Georges-de-la-Rivière et s’étendant à Gouey et Port-Bail, possédé par Jean Beaugendre, écuyer.
- Le fief de Lanquetot sis à Port-Bail, s’étendant à Saint-Georges-de-la-Rivière et à Saint-Martin-du-Mesnil, possédé par Jean Voussey, écuyer :
« qui me doit au jour Saint-Hilaire au matin trente sols de rente censive qu’il est tenu me les apporter à mon dit Manoir du Parc sur peine de dix huit sols d’amende et dix sous de rente sieuriale pour souffrance de gaige plège (5), outre me doit reliefs, traizièmes, aides coustumiers (6) selon la coutume de cette province quand le cas s’offre, duquel fief et tènement je suis en procès avec ledit Besnard et Jean Voussey, sieur de Saint-Georges, par devant Monsieur le Bailly du Costentin ou son Lieutenant à Vallognes parce que je prétends ladite gaige plège, court et usage m’appartenir »
- « Autre fief à Saint-Pierre d’Alumpe (7) appelé le fief de Mandenaville, possédé par Guillaume Le Breton, Escuyer, qui relève par un huitième de fief de haubert, et ay plusieurs homme et tenants aux dites paroisses de Saint-Lô d’Ourville, Goé, Pourtbail, Saint Georges et Saint-Jean de la Rivière, Saint-Martin du Mesnil, Saint-Pierre d’Alumpe, Sainte Susanne en Bauptois es mettes d’environs où il y a 17 vavassories (8) ou aînesses roturières (9) et ay une garenne de présent peuplée sur mon dit domaine et m’en est due en argent 69 livres, 60 boisseaux de froment, 16 boisseaux d’avoine, 20 boisseaux de sel blanc, le tout mesure de Barneville (10), 42 pièces de poulailles tant guelines (11) que chapons, 90 œufs, 5 quarterons de poivre (12), une paire d’éperons dorés, 2 paires (d’éperons) de fer et 8 journées (de corvées) et m’appartient aussi la moitié du pasturage des landes de Goé qui est pour chacune beste qui y pasture demi-boisseau d’avoine, outtre ay droit de varech et gravage (13) pour la moitié avec le dit sieur du Dic depuis la fosse du havre de Port-Bail jusques au havre de Goé qui est à l’endroit desdites paroisses de goé, Pourtbail, Saint-Georges et Saint-Jean-de-la-rivière privativement à tous autres et les mielles à l’endroit des dites paroisses m’appartenant à moitié avec le dit sieur du Dic, me doivent mes hommes et tenants service de prévosté (14), reliefs, treizièmes, aides (15) coustumiers de Normandie le cas offrant, à cause duquel fief je doit au roi mon dit seigneur foi et hommage, reliefs, treizièmes et dix journées de service d’ost (16) d’un homme armé quand le cas s’offre au temps de guerre au château du Plessis (17), avec ce je doibt un quartier d’avoine de bernage à la mesure de Barneville chacun an de rente qui se paye par la main de mes hommes au comptoir et recepte de Saint-Sauveur Lendelin. Item quatre deniers de rente pour une paire d’éperons au terme de Pâques au comptoir du roi nostre sire à Vallognes et me doibvent aydes les tenants des fiefs nobles, aînesses et vavassories de mesdittes audit service d’ost, et sy plus y a plus en avoue tenir saouf à moi augmenter, corriger, diminuer ce présent aveu sy augmentation, correction ou diminution y appartient, en tesmoins desquelles choses j’ay signé le présent adveu de mon sein manuel et scellé du cachet de mes armes, le onzième jour de febvrier l’an mil six cent treize.
« Signé : de Thieuville, et scellé d’un cachet de cire rouge »
(Archives départementales de la Manche, notes de l’abbé Hulmel prises dans les registres de Mangon du Houguet, vicomte de Valognes, conservés à la bibliothèque de Grenoble).
(1) Ce colombier a disparu, il ne figure pas sur le premier cadastre (début XIXième), détruit probablement à la révolution, son emplacement est à rechercher dans les environs très proches du Manoir.
(2) La question se pose de savoir où se trouvait cette motte. Aucun toponyme caractéristique ne permet de la situer. Si on suppose qu’elle est pu se situer à l’emplacement du quadrilatère où se trouve le logis seigneurial (ce qui est vraisemblable) et qui était encore totalement entouré d’eau au début du XIXième siècle, cela implique que la dite motte n’existait plus en 1612 depuis deux ou trois siècles (ayant été aplanie pour permettre l’édification du logis).
Le fait qu’elle soit mentionnée dans l’aveu de 1612 avec obligation de son entretien n’est que le rappel d’un droit très ancien du seigneur sur ses vassaux. C’est aussi, pour le seigneur du lieu, la preuve de l’ancienneté et de l’importance du fief du Parc.
(3) 80 acres : 320 vergées : 64 hectares. Le domaine actuel, dont les terres sont toujours groupées d’un seul tenant, a une superficie de 52 Ha, 19 a, 85 ca.
(4) Cette obligation, commune aux vassaux de deux fiefs distincts, est étonnante. Elle put s’expliquer par le fait que, aux XIII et XIVième siècles, le Parc et le Dicq étaient aux mains d’une seule et même famille : les d’Argences.
(5) Gaige plège : assemblée de tout les vassaux d’un seul et même fief pour élire un prévôt et reconnaître les rentes dont ils étaient redevables. Le prévôt était un officier qui jugeait les procès pendants entre les vassaux roturiers du seigneur et qui les conduisait à la guerre.
(6) Relief : droit qui se paye à chaque mutation de seigneur ou de vassal. Treizième : droits perçus par le seigneur sur les mutations et ventes de propriétés.
(7) Saint-Pierre d’Allonne.
(8) vavassorie : petit fief ou arrière fief ; dans la quasi totalité des cas, il s’agit d’une terre roturière ; le vavasseur est le tenant d’une vavassorie.
(9) aînesse : domaine partagé entre plusieurs héritiers qui, au regard du seigneur dominant, forme un tout dont répond une seule personne qui est qualifiée d’aîné. Les co-tenanciers sont appelés puînés.
(10) boisseau : mesure de capacité variable selon les lieux ; un boisseau valait deux cabots. Le boisseau de 18 pots mesure de Barneville valait 32,796 litres ; le boisseau de 28 pots mesure de Barneville valait 51,016 litres.
(11) guelines, gelines : poule engraissée pour être donnée en redevance au seigneur.
(12) quarteron : quart d’une livre (poids), quart d’un cent.
(13) gravage : le droit de varech ou de gravage était attribué par la coutume de Normandie aux seigneurs des fiefs voisins de la mer qui pouvaient s’approprier « toutes choses que l’eau jette à terre par tourmente et fortune de mer, et qui arrivent su prés de terre qu’un homme à cheval y puisse toucher avec sa lance ». L’exercice de ce droit fut la cause de nombreux abus et suscita de nombreux et interminables procès. Il fut strictement réglementé par l’ordonnance royale sur la Marine d’août 1681 (Colbert). Aller à Gravage : chercher des épaves sur la plage.
(14) Service de prévôté : fonctions assurées par le prévôt.-
(15) Aides : subsides primitivement consenties par les Etats du royaume pour aider les rois à soutenir les guerres.
Reliefs : droit qui se payait à chaque mutation de seigneur ou de vassal.
(16) service d’ost : service militaire dans les armées du roi ou du seigneur dominant en cas de guerre.
(17) probablement le Plessis-Lastelle, canton de Periers, où il y avait un important château avec motte dont il reste les vestiges. La commune a été constituée en 1964 par la fusion du Plessis et de Lastelle.
Partage de la succession de Jacques-Alexandre de Pierreppont, 3 octobre 1699.
[Archives départementales de la Manche, 5 E 11952]
Le 3 octobre 1699, les 3 fils survivants de feu Jacques-Alexandre de Pierrepont et de Catherine du Fay :
- Robert de Pierrepont, chevalier, enseigne aux gardes française, fils aîné.
- François-Jacques de Pierrepont.
- Charles de Pierrepont, chevalier de l’Ordre de Saint-jean-de-Jérusalem (Ordre de Malte), fils « puisné ».
se partagent la succession de leur père (la répartition des lots avait été faite par leur mère et remise, le 13 juin 1699, à Thomas Mauger, notaire royal héréditaire pour le siège de Saint-Sauveur–de-Pierrepont.
Catherine du Fay, leur mère, obtient « pour ses soins et usufruit tant à droit de douaire que d’acquest et conquest suivant la coutume » :
« Le fief noble et seigneurie du Parc assis dans la paroisse d’Ourville et lieux circonvoisins, se consistant en rentes seigneuriales de plusieurs espèces, colombier, moulin banal, miesles [mielles], gravage, garenne, services, subjections, droits honoraires et utiles audit fief appartenants dans toute son estendue, sans réservations, avec les terres et bastiments de la ferme dudit lieu du Parc en l’estat qu’elle est dans son enclos, à la réserve des terres et autres biens situés en ladite paroisse qui seront cy après employés dans les autres lots.
« La présentation (2) de la chapelle dudit lieu du Parc d’Ourville.
« Les rentes seigneuriales de la seigneurerie du parc d’ourville.
« Les moulins, terres et prairies situés dans ladite parroisse d’Ourville dont jouit Pierre Basneville (3)
« Les terres que tiennent Guillaume Bataille et un nommé Piton »
Les 3 frères gardent le reste ; notamment :
- Le « fief noble, terre et seigneurerie de Saint-Nicolas-de-Pierrepont qui se consiste en domaine fieffé et non fieffé, manoir seigneurial, présentation au bénéfice cure dudit lieu de la petite portion et à la chapelle dudit lieu, colombier, moulins bannaux appelés moulins de Bas et du Milieu, les rentes seigneuriales de toutes espèces, les fermes et immeubles de la Cour de Pierrepont avec toutes les maisons au village de Launay ».
- La ferme de Bouttemont, à Saint-Nicolas-de-Pierrepont.
- La ferme de la Tourelle, à Saint-Lô d’Ourville
- La ferme de la Hurie, à Saint-Nicolas-de-Pierrepont, avec la maison de la Détrousse.
- Le moulin à eau, le moulin de Haut et un moulin à vent, à Saint-Nicolas-de-Pierrepont.
- Le fief , terre et moulin de Lhommey, à Canville-la-Rocque.
- Le fief et terre de Vesly à Saint-Lô d’Ourville.
- La ferme de Gennetot, située à Ourville et Gouey.
Ainsi que plusieurs pièces de terre sur Ourville et Saint-Nicolas de Pierrepont, louées à plusieurs particuliers.
(1) c’est-à-dire « des fiefs, terres et biens immeubles, patrimoine d’acquest et conquest possédés par le feu seigneur d’Ourville… »
(2) présentation : droit de présenter un chapelain qui sera nommé titulaire de la chapelle par l’évêque.
(3) il s’agit des moulins d’Ourville, sur la chaussée barrant le havre (D132).
Bail du Parc d’Ourville, 13 août 1703.
« L’an mil sept cent trois, le lundy traizième aoust,
« Fut présent noble dame Catherine du Fay, veuve et douairère du feu seigneur d’Ourville Pierrepont, en son vivant chevallier, seigneur du Parc d’ourville, Saint-Nicolas-de-Pierrepont et autres lieux, laquelle a baillé par ce présent bail et ferme et prix d’argent pour le temps et espasse de cinq annés consécutifs à commencer au jour et feste de Saint Michel en septembre prochain venant qui finiront à pareil jour ledit temps expiré, à Guillaume Le Goupil, fils Pierre, de la paroisse de Saint-Lô d’ourville, c’est à sçavoir :
« Les maisons et héritages du manoir seigneurial du Parc d’ourville, pressoir et étables de dehors la cour, moulin à eau, colomby (1) étant dans le jardin de haut, avec le jardin potager au dessous, fruitier et l’entretient dudit pressoir avec les deux prayryes de gresse et deux prairies de mares avec le prey nommé le Prey Saint Morisse séparé en deux, item la pièce nommée La Perruque, le jardin à pommiers, le jardin de la Fontaine, item la petite et la grande Cauvinery en tout leur contient, item la pièce nommée les Vaulx avec le prey au dessous de ladite pièce (2), item la pièce nommée la Haute Porte et la pièce ,nommée la Croutte joignant aux dites pièces, item la pièce nommée La Croutte de Haut, toutes lesquelles pièces plantées en pommiers, item le petit bois taillis joignant entre la grande Cauvinery et la dite pièce nommée les Vaulx(3) à charge de couper les bois taillis une fois pendant le présent bail ».
Clause d’entretien des bâtiments
« Et eu égard des réparations des maisons ledit Le Goupil ne sera obligé que d’entretenir la chareterie et étable au derrière de la Chapelle de couverture de pierre et lesdits maisons, granges, étables et pressoir, moulin le tout couvert de paille à charge de les mettre par ladite dame en bonne réparation pour iceux les rendre à la fin du bail en parfait état l’eau dehors »
Entretien des pommiers
« A charge de entretenir les pommiers estant sur lesdits héritages par ce qu’en cas qu’il en sera tombé ou meure ledit preneur en fera son profit et ne fera que de fournir par chaque pommier au lieu d’une ente (4) la somme de huit sols »
Coupe du bois
« Et ne pourra couper aucun bois que branches sur les arbres, ronces et épines pour la chauffe du four seullement… pareillement pourra couper une fois pendant ledit bail les saulx touttes propres à faire cercle (5) s’il ce y en trouve sur les hayes bordantes aux preyries »
Curage des cours d’eau
« Et au regard des rivières ledit Le Goupil les pourra curer comme il en voudra jouir sans estre obligé à auscunes réparations à la fin du présent »
Usage des granges, celliers, pressoir…
« Comme aussy ladite dame d’ourville lui prestera douze thonneaux bons et suffisants pour mettre du cidre à charge de les rendre en pareil état à la fin de la sixième année. Comme aussi d’avoir les granges, greniers, celliers et fenils jusqu’à la Saint-Jean après la dernière année ainsy que de rendre les cuves du pressoir en état comme ladite dame les y laissera avec le couteau à pressoir et au regard des pailles ladite dame a promis audit preneur un mil de paille de froment et un mil de paille d’orge et les menues pailles qui sortiront du van à charge de rendre lesdites pailles à la fin du présent bail
« Et a esté convenu entre ladite dame et ledit Le Goupil qu’il engrangera les fruits et récoltes de la ferme dont il jouit dans lesdites maisons dudit manoir seigneurial du Parc (6) »
Ensemencement des terres labourables
« A l’égard des pièces [de terre] cy dessus mentionnées que ledit Le Goupil laissera propres à faire froment la dernière année, la Grande Cauvinery tournée de deux tours et gressez (7) prête à faire froment, le jardin à pommiers gressé et où il pourra faire du sarrazin dans ledit jardin à pommiers, ainsy que la Petite Perruque qu’iceluy preneur gressera pour faire du froment après y avoir fait des pois ou vesces, à la réserve de six champs dans icelle pièce qui sont de présent en orge et de gresser et composter y ceux héritages pendant le présent suivant la coutume du pays »
Règlement du prix du bail
« Et par dessus touttes les clauses et conditions cy dessus fut le présent bail par le prix et somme de mille quatre cents livres payables en quatre termes sçavoir 200 livres au jour et feste de Toussaint prochain venant en un an, 400 livres à Noël, 400 livres à Pasques et 400 livres à la Saint-Jean-Baptiste (8) ensuivant ainsy que de terme en terme pendant lesdites cinq années. Et ensuivant du présent bail ladite dame d’ourville a promis par advance audit Le Goupil la somme de deux cents livres dans le jour Saint-Michel prochain venant qu’iceluy Goupil s’est obligé rendre à la fin du présent bail ».
Clause particulière concernant la maison manable
« Il a été convenu que le dit Le Goupil céder à ladite dame des maisons dudit manoir seigneurial savoir la grande salle, chambres, cabinets et greniers, cellier et dépence parce que ladite dame a promis faire accomoder une salle avec un chaufepied le tout propre à faire feu et de mesme ainsy que de faire mettre du palet dessus les planchers ainsy que des vitres et le tout accomodé pour y faire demeure et en cas que ladite dame fust obligée de faire résidence (9).
D’autre part elle a promis qu’en son absence ledit Le Goupil pourra se servir de la grand salle ».
Ce bail rédigé sous seing privé, a été déposé le 19 septembre 1706, auprès de Thomas Mauger, notaire royal héréditaire pour le siège de Saint-Sauveur-de-Pierrepont par Guillaume Le Goupil à la requête de Catherine Du Fay.
[Archives départementales de la Manche, 5 E 11955]
Bail du Parc d’Ourville, 11 octobre 1710.
[Archives départementales de la Manche, 5 E 11846]
« Le Samedy avant midy onzième jour d’octobre mil sept cent dix, au manoir du Parc d’Ourville, par devant David Roger, notaire royal pour le siège de Saint-Sauveur-le-Vicomte et dépendances
« Noble dame Catherine Du Fay, veuve de messire Jacques Alexandre de Pierrepont, seigneur et patron de Pierrepont, Ourville et autres lieux, demeurante de présent audit manoir du Parc d’ourville… a baillé pour six années commencées du jour Saint-Michel et finir à pareil jour les six années de jouissance accomplies à Me Jean et Guillaume Chuquet frères, laboureurs de la paroisse de Saint-Pierre d’Arthéglise…
« les maisons et terres qui composent la ferme dudit lieu du Parc ou Manoir d’ourville comme en a joui ladite dame l’année présente à l’exception de la grande maison manable où elle demeure, cours et boelles de derrière, l’écurye, charterie, grenier dessus de la grange tenant à la chapelle, le jardin à pommiers, celluy de la Fontaine, les héritages estant de l’autre costé de la ( ?) dempar la rue qui va à Saint-Sauveur-le-Vicomte que ladite dame se réserve pour disposer à sa volonté, avec le jardin potager où est situé le colombier dont le poullier (1) demeurera seulement au preneur, estant compris au présent toutes les autres maisons de ladite ferme ainsy que toutes les terres qui en dépendent plus outre tant en labours, herbages que prairyes sans autre exception que le contenu cy dessus.
« Lesquelles maisons comprises au présent ladite dame sera tenue mettre en réparation de couverture à charge par lesdits preneurs après ladite réparation de les entretenir de la couverture l’eau hors et les rendre en pareil estat. Pour iceux héritages, labours ou herbages faire paistre ou faucher les prairyes en tant qu’il est accoustumé ».
L’entretien des haies et clôtures, l’émondage des arbres étaient à la charge des preneurs qui disposaient du bois « pour leur chauffe ».
L’entretien du moulin en « grosses réparations » était à la charge de « ladite dame ».
Bail moyennant 1300 livres par an payables en 4 termes égaux : Noël, Pâques, Saint-Jean-Baptiste et Saint-Michel.
(1) poullier : amas de fiente des pigeons, qui, mélangée à d’autres amendements était utilisée pour fertiliser les terres.
Biens appartenant aux héritiers de Robert, marquis de Pierrepont, tenus de l’abbaye de Lessay.
[Extraits du « journal des rentes foncières dües à la cy devant Baronnie d’Avarville dépendante de la cy devant abbaye de Sainte Trinité de Lessay pour la verge et prévôté d’Avarville pour le terme Saint-Michel et autres ensuivant pour l’année mil sept cent quatre vingt neuf et mil sept cent quatre vingt onze » (Archives Nationales S 3303 2)]
Fief au Riquetet n°172. Les héritiers du seigneur comte de Thère, écuyer, héritier du seigneur marquis de Pierrepont, écuyer, représentant Guillaume Le Griffon : 4 boisseaux de froment, 2 pains, 2 guelines, 20 œufs.
Fief au Planquais n°179. Les héritiers du seigneur comte de Thère, écuyer, héritier du seigneur comte de Thère, écuyer, héritier du seigneur marquis de Pierrepont, écuyer : 6 boisseaux de froment, 24 boisseaux d’avoine, 4 sous en argent, 2 pains, 2 chapons, 20 œufs.
Fief au Digier n°197. Les héritiers de Jacques Alexandre de Pierrepont, écuyer, acquéreur par décret des héritages de Jullien Vauttier et les héritiers Charles et Martin Levart : 5 boisseaux de froment, 3 pains, 3 guelines, 30 œufs.
Fief Jouxtel n°201. Les représentants Jacques Alexandre de Pierrepont, écuyer, acquéreur par décret des héritages de Jullien Vauttier : 4 boisseaux de froment (l’aînesse du fief est une pièce de terre nommée le clos Cornu).
Fief Richard de la Mer n°212. Les héritiers du seigneur comte de Thère, héritier du marquis de Pierrepont, représentant Charles Le Monnier : 21 boisseaux de froment, 5 pains, 5 guelines, 50 œufs.
Acte de vente du Parc d’Ourville, 25 octobre 1798.
Vente du Parc d’Ourville (1)
4 brumaire an VII (25 octobre 1798)
« L’an Sept de la République française, le quatre Brumaire, après midy, devant le notaire public au département de la Manche résidant à Valognes, soussigné.
« Fut présente Anne-Eustache-Rose-Charlotte Osmond, domiciliée en la commune de Golleville, canton de Saint-Sauveur-sur-Douve, laquelle avec promesse de garantie et faire valloir de tous troubles, éviction et empêchements quelconques, a par le présent volontairement vendu au bénéfice de Jean François Coquoin, domicilié commune de Bricquebec, présent et acceptant.
« Une terre et ferme nommé la terre du Parc d’Ourville consistant en maisons à divers usages, cour, moulin à eau, étang, jardins, terres labourables en plusieurs pièces plantées en pommiers, herbages prairies, bois taillis et enfin tout ce qui compose ladite ferme en toutes circonstances et dépendances ainsi qu’en jouit Jacques Lelion et qu’en ont joui les précédents fermiers, laditte terre de contenance d’environ deux cent trente vergées d’herbage et prayries au surplus, sans en rien excepter ni retenir avec tous droits attachés sans fourniture ni répétition de même, pour par l’acheteur avoir et posséder la totalité de ladite terre du Parc d’Ourville avec ce qui en dépend et y est attaché à compter de ce jour qu’il en est fait propriétaire et demeure subrogé aux droits et actions de la venderesse sans novation et à l’égard de la jouissance. Il l’a prendra en l’an douze aux époques des huit vendémiaire et cinq nivose (2), ainsi qu’a le droit de l’avoir le fermier actuel. Duquel ledit acquéreur recevra le prix de la jouissance le restant de sa durée à commencer par le terme du 5 nivose prochain (3) et ainsi de suite au lieu et place de la venderesse qui se réserve seulement les termes du 8 vendémiaire dernier et antérieures (4), et pour s’en faire payer le bail actuel lui est resté aux mains à promesse d’en aider l’acquéreur au besoin et de lui remettre lorsqu’elle sera remplie des deux termes réservés.
« Ce fait à la charge par ledit citoyen Coquoin de payer en l’acquit de la venderesse et aux personnes qu’elle pourra indiquer par désignation ou à elle même, les rentes ci-après, savoir :
1°- Trois cent quarante cinq francs d’une part,
2°- Cent francs d’autre,
3°- Vingt six francs encore d’autre,
4°- et enfin vingt pots de froment.
« Toutes ces rentes courrent sur le compte de l’acquéreur qui en payera les premiers arrérages échéants à partir du huit vendémiaire dernier et ainsi de suitte.
« Sous ces conditions et en outre est faite moyennant quarante mille francs quitte et francs deniers allant à la venderesse ès mains de laquelle il a été précédemment payé en monnaie métallique vingt mille francs ainsi déclaré et reconnu et les autres vingt mille francs ont été présentement payés aussi en monnaie métallique par ledit citoyen Coquoin, touchés et reçus à l’instant en présence de moi dit notaire et des témoins soussignés par ladite venderesse qui à ce moyen a dit être contente et bien payée, pour quoi à la garantie ci-devant stipulée elle a obligé tous ses biens présents et à venir.
«Lecture faitte, ont signé avec moi à la présent demeurée pour registre, fait et passé audit Valognes en la maison du citoyen La Bretonnière (5) Rüe J.J. Rousseau en présence de Henry Gabriel Lefebvre de Montressel (6), demeurant à Saint-Sauveur-sur-Douve, et Pierre Alexandre Thomas Marcotte, demeurant à Périers, témoins soussignés.
Cinq mots rayés nuls
Charlotte Osmond Coquoin (avec paraphe)
Lefebvre Montressel Marcotte
Langlois, notaire
« Enregistré à Valognes, 9 brumaire an VII de la République
Reçu dix neuf cent quatre vingt quatre francs
Héneaux »
(1) Archives départementales de la Manche, 5 E 15112
(2) 8 vendémiaire an XII = 1ier octobre 1803
5 nivose an XII = 27 décembre 1803
(3) 5 nivose an VII = 25 décembre 1803
(4) 8 vendémiaire an VII = 29 septembre 1798
(5) Hôtel de Briges, dit Sainte-Suzanne de Foucault, de La Gretonnière, situé avant 1944 au 57 rue de Poterie (emplacement du 25 rue de Poterie actuel) détruit en 1944.
(6) Henry Gabriel Lefèvre de Montressel (1756-1829), dit le chevalier de Montressel, parrain de Jules Barbey d’Aurevilly.
Le tombeau d’Anne-Eustache-Charlotte-Rose d’Osmond-Médavy à Golleville.
Anne Eustache Charlotte Rose d’Osmond Médavy, dernière dame du Parc d’Ourville épouse de Charles Adolphe de Mauconvenant, marquis de Sainte-Suzanne, est décédée le 20 août 1813 au château de La Bretonnière à Golleville et elle a été inhumée dans le cimetière de cette paroisse. Sa sépulture est située au nord de l’église, dans l’angle de la côtière nord de la nef et du mur ouest du clocher.
Sur le dessus du tombeau, à la suite d’une première ligne illisible, on lit encore (1) :
« …D’Anne Charlotte
Rose d’Osmond
De Sainte Suzanne
Décédée le [20
Août 1]8[13]
Requiescat in Pace »
Quatre lignes en petits caractères en très mauvais état sont illisibles.
A la tête du tombeau (paroi ouest) on lit :
« Ma reconnaissance consacre
cette pierre à celle dont la
bonté protégea ma Jeunesse
et qui repose ici dans la paix
du Seigneur »
(1) Relevé fait le premier avril 2002.
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