Guillaume Alexandre de Thieuville décéda probablement sans postérité car le mariage, en 1626, de Marie de Thieuville, fille de Jacques, avec François de Pierrepont fit passer le Parc dans cette famille qui avait pour arme
« d’azur à 3 pals d’or (3) au chef de gueules ».François de Pierrepont, fils de Jacques de Pierrepont, sieur de Pierrepont, Ecaulleville et de la Motte, et de Jeanne Jouhan, est cité dans la recherche de noblesse de d’Aligre (1634).
recherche de noblesse de d’Aligre (1634) :
« 343. François de Pierrepont, sieur du lieu, de la paroisse de Saint-nicolas de pierrepont, fils Jacques, fils Guillaume, fils Jean, fils autre Jean, fils Robert, fils Jean de Pierrepont ».
Il est également cité dans l’état de noblesse de 1640 :
« François de Pierrepont, frère (4) du sieur de Baudreville (5) ; homme qui peut servir, riche de 3000 livres tournois de rente"
du mariage de François de Pierrepont et Marie de Thieuville, sont issus :
1. Robert de Pierrepont, seigneur de Baudreville, lieutenant des gardes du corps et gouverneur de l’île de Ré, qui épousa Anne d’Héricy, décédée à Creullet (Creully, Calvados) le 19 avril 1675. Il décéda en 1681 à Baudreville, sans postérité.
2. Jacques Alexandre de Pierrepont, qui suit.
3. François-Jacques de Pierrepont (vers 1648-1712), chevalier, bachelier de Sorbonne, seigneur et patron de Beauchamps, du Mesnil Rogues, Pierrepont, la Gaselière et Ecaulleviller. Il résidait habituellement au Mesnil-Rogues et avait épousé Claire d’Astorg de la Perrère. Il mourut sans postérité en laissant ses biens à ses neveux (6)
Jacques Alexandre de Pierrepont, chevalier, châtelain du Parc d’Ourville et sieur d’Ourville (7), né vers 1640, mort en 1697. En 1679, il demeurait à Saint-Nicolas de Pierrepont.
En décembre 1687, il obtient « la constitution du plein fief de haubert de Baudreville par la réunion des fiefs du Parc d’Ourville, de Vesly (à Saint-Lô d’Ourville), de l’Hommée (à Canville) et de Baudreville ». A notre avis, cette réunion de fiefs (prélude à une érection en terre de dignité qui n’a jamais eu lieu) doit coïncider avec l’achèvement du château de Baudreville (dont il ne reste aujourd’hui que les douves et un portail d’entrée fin XVIIème siècle) ; elle semble d’ailleurs avoir été provisoire puisque ses enfants se partageront les éléments de ce fief le 3 octobre 1699 (8)
D’après d’autres sources (9), c’est en 1695 que le roi accorda des « lettres d’union des fiefs de Baudreville, du Parc d’Ourville, Vesly et l’Homme, terre et moulins y contenus, pour composer à l’avenir qu’une seule et même terre sous la dénomination de Terre de Pierrepont ».
Jacques Alexandre de Pierrepont épousa Catherine du Fay, fille de Gilles du Fay, sieur de Fergetot, Graimbouville, Prétot, la Brière et Boisjourdain (1614-1666) chevalier de Malte et maréchal de Bataille dans l’armée de Malte, maître de camp d’un régiment d’infanterie en 1637, et de Madeleine de Fouilleuse (10).
Les armes de la famille du Fay sont : « de gueules à la croix d’argent contournée de quatre molettes du même ».
Jacques Alexandre de Pierrepont décéda peu avant le 24 février 1697. Le 3 octobre 1699, ses héritiers se partagèrent ses biens. (11). Sa veuve, Catherine du Fay, obtint « pour ses soins et usufruit tant à droit de douaire que d’acquest et conquest suivant la coutume… le fief noble et seigneurie du Parc » avec manoir, colombier, moulin banal et chapelle.
Catherine du Fay vint habiter au manoir du Parc qu’elle loua à des fermiers (12) et décéda entre le 11 octobre 1710 et le 3 juillet 1711 (13).
Du mariage de Jacques Alexandre de Pierrepont et Catherine du Fay sont nés cinq enfants, quatre fils morts sans postérités et une fille :
- Robert de Pierrepont, « marquis de Pierrepont », seul de sa famille à prendre ce titre, baron haut-justicier de Lieurey (Eure) du chef de sa mère (14), seigneur et patron de Saint-Nicolas de Pierrepont, Baudreville, Ourville, Beauchamps, Vesly (à Saint-Lô d’Ourville), enseigne aux gardes françaises (1697-1699), demeurant au château de Baudreville.
Il se maria deux fois (15) :
- Le 2 juin 1729, avec Anne-Victoire de Saint-Chamans, fille de François, marquis de Méry (en Limousin) et de Bonne de Chastelus, décédée le 15 mai 1734.
- Le 20 mars 1738, avec Angélique Marie de Surirey de Saint-Rémy, fille de Michel, trésorier général des Ponts et Chaussées de France, et de Marie-Louise Vacheret.
Il décéda après 1751, sans postérité.
2. François Jacques, sieur de l’Hommée (l’Hommey)
Le 8 juillet 1706, les membres de la famille réunis « à la présence et réquisition » de Robert, marquis de Pierrepont, Ourville, Baudreville, et de Charles de Pierrepont, « en conséquence de la sentence rendue au siège du baillage de Valognes en mars dernier par laquelle a été ordonné, en conséquence des faiblesses dans lesquelles ledit seigneur de l’Hommey est retombé, que ses parents paternels et maternels sont appelés à délibérer sur la curatelle dans laquelles il a été mis provisoirement en conséquence d’une sentence rendue au baillage de Valognes, le 6 juillet dernier » nommèrent curateur principal Charles de Pierrepont et pour curateur actionnaire le seigneur marquis de Pierrepont aîné.
Le sieur de L’Hommée fut conduit « chez les pères de la Charité de Pontorson » (16).
3. Jean-Louis, chevalier, capitaine au régiment Royal-Comtois, mort avant 1697.
4. Charles, chevalier non profès de Saint-Jean-de-Jérusalem (ordre de Malte), seigneur du fief de Pirou sis aux paroisses de Neufmesnil, Varanguebec et Bolleville. En 1706, il demeurait à Valognes et ,en 1711, au château de Beauchamps, chez son oncle, François-Jacques, seigneur de Beauchamps et du Mesnil-Rogues.
5. Catherine Thérèse
Voir page suivante pour cette dernière.
(3) 7 bandes verticales or et azur
(4) livre cousin
(5) Jean de Pierrepont qui avait épousé, en 1619, Louise de Franquetot, fille d’Antoine, président au parlement de Rouen. Il est constructeur présumé de s châteaux de Baudreville et du Mesnil-Rogues, aujourd’hui pratiquement disparus.
(6) Une recherche de noblesse, officieuse et inédite, de l’élection de Valognes (1679-1685) mentionne « François Jacques de Pierrepont, prêtre, dit « l’abbé de Pierrepont, frère du sieur d’Ourville. Mention vraisemblablement erronée (homonyme avec le n°3)
(7) qualifié du titre de « sieur d’Ourville » en 1666 (ce millésime est lisible sur une poutre du grand logis du parc d’Ourville).
(8) société d’Archéologie et d’Histoire de la Manche : Mélanges, 13ème série, 1984, p.71.
(9) J.M. Renault, Notes historiques et archéologiques sur les communes de l’arrondissement de Valognes, canton de Barneville, Annuaire de la Manche, 1868 (notice sur Ourville, pp. 35-36) et Mémoires de la société des Antiquaires de Basse Normandie, t. XVIII, p.220.
(10) H de Frondeville, Les présidents du Parlement de Normandie, Société de l’Histoire de Normandie, 1953.
(11) Archives départementales de la Manche (5E11952), voir en annexe
(12) voir en annexe les baux de 1703 et 1710
(13) la perte de l’état civil ancien de Saint-Lô d’Ourville ne permet pas de préciser.
(14) Catherine du Fay était la sœur de Jean-François du Fay, marquis de Vergetot et seigneur de Lieurey, marié sans postérité avec Louise Bernardine Gigault de Bellefonds, fille du maréchal Bernardin de Bellefonds
(15) La Chesnaye-desbois, Dictionnaire de la noblesse, tome 15, colonne 848.
(16) L’hôpital Saint-Antoine de la Charité de Pontorson avait été fondé le 3 février 1115 par les bourgeois de cette ville. Depuis 1644, il était tenu par les frères de l’ordre de Saint-Jean de Dieu, et ce jusqu’en 1792. Dés l’année 1700, l’hôpital reçu des « pensionnaires », fous ou insensés mais surtout « correctionnaires » (internés pour « dérangement de conduite »).
Sur cet établissement, voir H. Avisseau-Roussat, l’Hôpital Saint-Antoine de la Charité de Pontorson (1644-1792), Revue de la Manche, fasc. 22 et 23, 1964.